887 © TNM - Éric Labbé

887 – En compagnie de Sylvie Drapeau

Sylvie Drapeau

Sylvie Drapeau

Ce mardi 26 avril, à 18 h 30, Sylvie Drapeau accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre du Nouveau Monde, pour assister à la dernière création de Robert Lepage, 887.

« J’aime la douceur de Robert Lepage. Ce n’est jamais tonitruant. Comme artiste, il est brillant, libre et il nous présente une démarche. Il est passionnant. » Sylvie Drapeau, comédienne.

« Il y a une humilité chez lui, pourtant c’est une personne grandiose. Il n’a pas la tête enflée, c’est peut-être cela qui fait qu’il est si génial. Son regard par rapport aux individus m’intéresse. » C. Desjardins, avocate

« Il est à l’écoute de ses collaborateurs, même si ce sont des gens qui débute avec lui. Il tire le meilleur de chacun. Malgré son image très solitaire, il est entouré d’équipe souvent gigantesque comme à l’opéra par exemple. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« En entrevue, il a dit : il est important de plaire à son public. Cela m’a surpris de sa part. Puis, il a ajouté : je les amène tranquillement vers le théâtre » C. St-André, consultante en communication et marketing

« C’est incroyable la diversité de ses talents. Le moulin à images à Québec, à chaque séquence, on était béat d’admiration. La première fois que je l’ai vu, c’était à la LNI » Spectateur anonyme

« La langue est si belle et simple, très descriptive. On passe d’envolée lyriques à un langage du moment présent. On se reconnait » Sylvie Drapeau, comédienne

« Il fournit des références plus ou moins cachées, comme un jeu de piste. Tous peuvent comprendre parce que c’est de l’intelligence, des métaphores, des univers qui nous sont familiers, à chacun de nous. On partage une mémoire avec lui. Il glisse des clés. C’est à la fois très ludiques et très intime. Il ne se place pas du haut de toute sa culture. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« C’est très accessible. Au début, je n’étais pas certaine d’aimer, justement parce que la langue est trop simple. Je trouvais qu’il y avait des éléments très didactiques, parfois trop expliqués. Mais on reste fasciné par l’ensemble. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Moi, ce sont les 2 solitudes, 2 appartements, le père et le fils…» K. Laurier,  jeune programmeur web

« C’est aussi, les 2 hémisphères… » C. Desjardins, avocate

« Moi aussi parfois je trouvais que le texte était trop simple, avec des rimes faciles. Mais on ne vient pas pour le texte, ses pièces sont toujours intrinsèquement liées à la mise en scène. Et  la mise en scène est vraiment captivante. Les surprises n’arrêtent pas. » C. Desjardins, avocate

« Pourtant, il y a une grosse proportion du texte en alexandrin. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Les alexandrins sont pensés et volontaires pour le rythme. Les métaphores sont très puissantes. On peut pas séparer le texte de la mise en scène. » S. Lortie, professeure

« Le texte et le cadre nous fournissent 2 dimensions mais Lepage nous fournit,  cette fois, une 3 ième dimension, qui est sa façon d’interpeler notre propre histoire. C’est pour cela que ça marche en plusieurs langues et pays. Il fait l’anthropologie de l’histoire de nos jours… » L. Karass, entrepreneur

« Ce qui me touche le plus, c’est la générosité de l’entreprise. Il partage son histoire, qui est un peu aussi la nôtre, en y mettant tout son talent. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« C’est très beau. Cet aspect tendre de Robert Lepage. Quel amour pour son père. Je le sentais ce père » C. Chagnon, éducatrice

« La scène du fils sur le balcon et du père désiré dans son taxi. C’est tellement émouvant ! » C. Chagnon, éducatrice

TOUS acquiescent.

« C’est l’histoire de mes parents… » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Il y a l’aspect de l’oppresseur et de l’opprimé. Je me demande si cela est traduisible partout, comme pour les Irlandais, par exemple ? » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Absolument, cela pourrait être les Blacks Panthers… Tous les opprimés du monde. »

« Toute la colonisation. Qui en prend conscience ? Que ce soit le nom des rues et bien d’autres choses » L. Karass, entrepreneur.

« Les mots ne suffisent pas pour faire hommage à cet homme et à cet hommage à notre histoire. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« L’époque choisie. Je me suis sentie mal à cette époque là. J’ai 50 ans, et tout m’est revenu, les odeurs, les couleurs, son radio, le hockey en noir et blanc. Ma mère qui prend sa carte du RIN et mon père qui est libéral. J’ai vécu ça comme une espèce de lanterna magica à l’expo 67…… J’ai été confondue au niveau sensoriel tout au long de la pièce. » S. Lortie, professeure

« La mise en scène est tellement ingénieuse. C’est un flot continu et toutes les transitions sont douces. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Ça glisse, pas de brisures, pas de cassures… La trouvaille des bottes, les jeux d’ombres… C’est extraordinaire » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« Il construit tout, même les bruits, pour dire, je suis avec vous. Le visuel tout est à vue. Les transitions sont fluides, rythmée, très belles, Pas de cachette, c’est du théâtre. Il mêle le magique et le poétique. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Ce qui m’a frappée, c’est la diminution de personnes, des appartements, où nous étions les uns sur les autres. Et pourtant quand on était petit cela nous apparaissait immense. J’ai comme été frappée ce soir, par  la notion émotionnelle qui fait que quand on grandit les choses rapetissent. » S. Lortie, professeure

« D’ailleurs, il y a de façon très construite, toutes les tailles… » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« La marionnette de De Gaule, c’est exactement comme cela dans ma mémoire. Même la fièvre nationaliste de l’époque… » S. Lortie, professeure

« La mise en scène est fantastique. Les bombes, c’est tellement plus fort que les enlèvements. On a tellement plus entendu parler des bombes… » S. Lortie, professeure

« Les mesures de guerre. J’étais enfant, je me rappelle qu’on avait peur de l’extérieur. Je me rappelle d’avoir lu le manifeste enfant et là tout a ressurgi… » C. Desjardins, avocate

« Avec le son, il garde un fil tendu tout le temps… Il ne nous trompe pas. C’est comme une partition de musique, même les images montrent le bruit. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Il faut qu’on ait l’impression que ça pourrait briser » S. Lortie, professeure

« Le lien aussi avec les origines… » Sylvie Drapeau, comédienne

« Il a raconté l’histoire de sa mère, puis celle de son père. Un peu comme dans les Ruines rouges d’Olivier Kemeid, on ne peut pas oublier ses fondements. J’ai eu une conversation dernièrement avec un jeune de 26 ans qui considérait que tout le passé, ce n’était pas de son affaire. Je lui ai dis qu’on est toujours porteur de nos parents, de nos grands-parents. Robert Lepage se pose la question qui va me raconter moi, qui fera la passation ? Il n’a pas d’enfants…» R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Est-ce vraie, l’histoire de la viande froide ? » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« On assume que c’est vrai avec Robert Lepage » L. Karass, entrepreneur.

« René Dufort a déjà fait la lecture de la viande froide à son émission à Pierre Bourgeault » S. Lortie, professeure

« L’importance de laisser sa trace. Je n’ai jamais compris tous ceux qui font des selfies et ont tant besoin de raconter leur quotidien. Mais là c’est comme si je me suis dit, que c’est peut-être une façon de faire partie d’un collectif, de laisser une trace. » C. Desjardins, avocate

« C’est le drame de l’homme de 40 ans. Surtout que son art est évanescent. » Spectateur anonyme

« Pour l’émotion, je trouve qu’il y a quand même, une distance. Sauf à quelques reprises, par exemple quand il écoute Chopin sur le balcon. C’est très, très touchant. J’en aurais souhaité plus. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Pour l’émotion, je suis assez persuadé, qu’il coupe le robinet juste à temps pour nous amener ailleurs. Je crois que c’est voulu. Ceci dit, il y a beaucoup de moments émouvant comme quand la mère dit : ne dis jamais ça à ton père, ça pourrais l’achever » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

TOUS approuvent

« Pour moi, le moment terrible où les enfants du voisin passent d’un bord à l’autre des appartements, c’est terrible » Sylvie Drapeau, comédienne.

TOUS d’accord

« Finalement, il parle très peu de lui, c’est plus un portrait d’une génération.» R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Une vraie histoire, vivante… » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« …Apportée avec beaucoup de pudeur. » Sylvie Drapeau, comédienne

« Son problème de mémoire je n’ai pas compris pourquoi ce blocage. Mais avec ce problème, il devient l’oppresseur et se loue un souffre-douleur » S. Lortie, professeure

« Pour moi, c’est le problème de l’oubli. En réalité ce n’est pas lui, en tant que personne qui a un blocage, mais tout le Québec. D’ailleurs, pour ne pas oublier, le théâtre est plus persuasif parce que plus vivant. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« La conversation avec son ancien ami, et sa peur de n’avoir servi à rien dans ta vie…Ça m’a fâché qu’il s’en prenne à quelqu’un… » C. Desjardins, avocate

« Pour moi, j’ai plus senti cela comme une critique de la politique de Radio-Canada et des médias. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Vous qui êtes une comédienne, Sylvie, comment percevez-vous son jeu ? » L. Karass, entrepreneur.

« C’est tellement un artiste complet. Cela va au delà de la qualité du jeu. Sa façon de jouer, c’est un ensemble qui met au même niveau la dramatique et le jeu. Il nous expose son monde de façon tellement brillante. J’admire sa liberté avec le temps. Il n’est pas bousculer de nous raconter. » Sylvie Drapeau, comédienne

« C’est tellement riche. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« C’est tellement brillant ! » TOUS

« J’ai lu une critique, venant de la Grande-Bretagne, d’un journaliste qui dit que c’est le meilleur spectacle de l’année là-bas, sa reconnaissance est internationale encore une fois. »