LA DÉLIVRANCE – En compagnie d'Éveline Gélinas – Cercle TP

14361461_10154493692027768_66060426135084023_oCe mardi 27 septembre, à 18 h, Éveline Gélinas accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, pour assister à La Délivrance, interprétée par Sylvie Drapeau, un texte de Jennifer Tremblay, dans une mise de Patrice Dubois.

« C’est en voyant Sylvie Drapeau  au théâtre que j’ai décidé que c’est cela que je voulais faire. Je la trouve admirable. Encore ce soir,  seule en scène, la voir incarner tout le monde, de cette façon là, c’est renversant.» Éveline Gélinas, comédienne
« Surtout, pour un texte comme celui-là, pas facile qui change d’émotions constamment » Francine F., scripte-éditrice
« C’est une des fois au théâtre, où j’ai pu comparer plusieurs scènes à nos propres vies. J’y ai reconnu plein de liens avec ma vie. » Lucie M., cuisinière dans une vraie unité 9
« Même si c’est poussé à l’extrême, c’est vrai qu’on peut se retrouver. C’est une grande auteure qui arrive à toucher la destinée universelle. » Éveline Gélinas, comédienne
« J’ai braillé dès le début, ça été me chercher. On voit tout, Sylvie est tellement forte, on voyait tout. » Ayana O., comédienne et réalisatrice
«Sylvie est géniale ! » Éveline Gélinas, comédienne
Tous approuvent.
« C’est tellement bien écrit que même les gens qui n’ont pas vécu la religion de l’époque, vont s’y retrouver. Ce que j’aime particulièrement cette auteure, c’est qu’elle prend et donne la parole aux femmes en se situant dans un monde qui n’est pas citadin. Je me reconnais quand la fille arrive à Québec et qu’elle fait WOW, il y a autre chose que ce que j’avais comme horizon, y a des gens qui lisent, qui sont ouverts… Je suis pas toute seule, je ne suis pas une bibitte bizarre… » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Je suis de descendance haitienne, j’y ai vu ma grand-mère, ma mère. J’ai envie d’amener ma mère comme une sorte d’exorcisme avec la famille. » Ayana O, comédienne et réalisatrice
« Même si je ne vis pas ça, la parole est tellement forte que ça me parle. » Éveline Gélinas, comédienne
« Les événements de notre vie ne sont pas les mêmes, mais les émotions oui. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Il y a des moments très marquants, comme quand elle parle au Christ. C’est pour moi un des plus beau moment. » Francine F., scripte-éditrice
« D’ailleurs, ce Christ est très impressionnant. Il y a un Christ comme ça à Rio avec les bras ouverts. Et dans cette scène où elle lui dit en quelque sorte d’aller se faire foutre avec ses bras ouverts mais incapables de nous enlacer. » Ayana O., comédienne et réalisatrice
Tous approuvent
« C’est magnifique aussi l’utilisation du téléphone. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« La mise en scène est excellente, sobre, elle appuie le texte et le jeu. » Francine F., scripte-éditrice
Tous approuvent
« Rien n’est trop appuyé, on n’aime pas Rémi mais on ne peut pas rejeter comme le personnage de la fille qui reconnaît d’ailleurs certains aspects positifs… » Danielle M., retraitée
« D’ailleurs, c’est la même chose pour le premier homme. Son côté aventurier, l’alcool…C’est presque libérateur. On sent bien qu’il aime sa fille. J’ai cru qu’il était probablement autochtone à cause de sa couleur de peau, ses yeux noirs, le lieu…Rien n’est trop appuyé, tout est sobre, subtile, dans le texte, le jeu, la mise en scène, la scénographie…C’est vraiment excellent. » Francine F., scripte-éditrice
« La mise en scène est d’un tel doigtée qu’elle  évite le mélo, pourtant le dramatique est bien là. C’est sans solution. C’est une tragédie et il faut que la vivre. Là-dessus, Jennifer est très forte. » Robert Lalonde, comédien et auteur
Tous approuvent
« D’ailleurs c’est bien dit dans la pièce au début et à la fin : je suis là !» Danielle M., retraitée
« Malgré tout le «moton»qu’il y a dans cette pièce, il y a de la résilience avec sa sœur, son frère qu’elle aime… » Éveline Gélinas, comédienne
« Il y a un psychiatre reconnu Boris Cyrulnik, qui a écrit : Le récit du fracas d’une vie ne peut arriver en même temps que le fracas. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Toute cette hyper responsabilité, c’est un piège pour tellement de femmes. Faut faire des choix et c’est un cheminement. » Danielle M., retraitée
« Penser que la vie n’a pas de bon sens et que c’est trop dur, puis finalement on découvre , souvent par le théâtre, que c’est pareil pour les autres…IL y a une recherche scientifique qui prouve que ce que les gens vivent au théâtre devant des drames, au contraire de les accabler, les acteurs leur enlèvent la souffrance, leur enlève un poids, celui de la solitude, celui de savoir que tu dois arrêter de penser que c’est toi qui est un être compliqué , que la vie c’est pas si simple… » Robert Lalonde, comédien et auteur
« L’attitude du père face à la famille, à la mère, aux enfants, je pense que ça a changé même si ça existe surement encore. Ma génération, on est plus d’égal à égal. On a pas à se sacrifier professionnellement plus que l’homme. » Éveline Gélinas, comédienne
« Mais moi, je crois que l’on a évolué, mais pas dans la logistique familiale où je constate que c’est encore les femmes qui gèrent ça. Parfois, quand je repense au moment où les femmes sont sorties des cuisines, j’hésite encore entre les remercier et leur en vouloir… » Lucie L, analyste d’affaires
« Le père absent,  même mort, peut devenir  un héros. Comme dans la pièce où l’enfant absent prend toute la place. » Suzanne C., peintre
« J’ai pensé, à un certain moment de ma vie, que ce serait plus facile d’élever des enfants seule ou avec une amie co-locataire, qu’avec un homme. Surtout avec des horaires compliqués… Même si je sais que c’est mieux à deux.» Francine F scripte-éditrice
Plusieurs approuvent
« Moi aussi,  je considère que c’est plus facile d’élever des enfants seule que de voir des couples envoyer aux enfants, des doubles messages, contradictoires et se disputer devant eux. » Suzanne C, peintre
« C’est pourquoi, le critère le plus important pour moi, c’était qu’un homme dans ma vie serait celui qui a de l’allure pour éléver des enfants. » Danielle M., retraitée
« Vous ne trouvez pas cela énorme, vous, les femmes, qu’elle [la fille] aime un aventurier de père, qui veut être libre, qui boit… ??? » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Non, d’ailleurs son père revient, il l’aime sa fille. C’est aussi la liberté qu’il représente… » Francine F., scripte-éditrice
« À travers mon métier, j’ai pu constater que les enfants s’attachent au père malgré tout, même les plus terribles. » Danielle M., retraitée
« J’ai l’impression que les filles pardonnent plus facilement à leur père qu’à leur mère. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« J’ai ressenti sa blessure tout au long de la pièce. Comme si elle voudrait en vouloir à Rémi, mais elle se dit qu’elle devrait être reconnaissante. Il apporte le logement la nourriture, une bicyclette… » Ayana O, comédienne et réalisatrice
« La vie, ce n’est pas noir et blanc. C’est pas ça la vie. » Suzanne C., peintre
« On a de plus en plus de difficulté à accepter l’ambiguité. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Faut arrêter de juger en mal et bien. » Suzanne C., peintre
« C’est comme les périodes conflictuelles. Les gens ont peur de ça. Ça se traverse. Il y a même un côté initiatique à le faire. Mais j’ai l’impression que de plus en plus on ne veut pas être confronté à cela. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« C’est assez québécois, ça. » Suzanne C., peintre
« Je vois bien que ma génération on a droit à tout, se marier ou pas, rester ensemble ou pas… On a tous les choix possibles. Finalement, si t’es pas heureux c’est de ta faute… Et ça c’est difficile à vivre. » Éveline Gélinas, comédienne
« C’est difficile de s’assumer, de vivre libre. C’est un apprentissage, la liberté des choix. » Suzanne C., peintre
« C’est difficile de ne pas être toujours fine. Le jour que je n’ai pas fait le repas pour tout le monde au camping, j’avais décidé de ne pas être fine et je l’assumais. » Lucie M, cuisinère dans une vraie unité 9
« Dans les relations mère-fille, c’est souvent le fils qui est mis sur un piédestal et cela même en ville, comme si le fils pouvait avoir la vie professionnelle qu’elle n’a pas eue. Je crois que les mères victimes de l’époque mettaient beaucoup de pression sur leurs garçons. Ce qui ne rendait pas cela plus facile à vivre pour les filles. » Danielle M., retraitée
« Je me voyais dans le fils tout au long de la pièce. Le fils qui ne veut plus entendre parler de cette histoire là, où tout le monde lui a menti. Dans la façon dont la mère parle du père à sa fille ; les exigences que peut avoir une mère qui est piégée dans une vie qu’elle ne veut pas avoir…Toute notre enfance, on se demande pourquoi c’est à moi qu’elle raconte ça. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« On ne peut situer clairement à quelle époque cela a lieu, sauf peut-être qu’aujourd’hui, on a des mots pour qualifier le fait qu’elle interdit le père à ses filles : l’aliénation parentale. » Lucie L., analyste d’affaires
« Les costumes sont subtiles, on ne sait plus qu’elle époque…» Robert Lalonde, comédien et auteur
« Les costumes servent tous les personnages, toutes les époques… » Lucie M., cuisinère dans une vraie unité 9
« …même le manteau, cela pourrait être le sien , puis celui de la mère, on sent  tout le poids de la mère sur ses épaules… » Lucie L., analyste d’affaires
« C’est un tel défi de concentration, c’est particulièrement difficile de jouer devant des gens qui toussent, un cellulaire qui vibre…C’est tellement vertigineux d’être seule en scène, c’est une aventure de solitude, une démarche personnelle, un périple, même si je l’ai fait souvent on ne s’habitue pas. » Sylvie Drapeau, lors de son passage dans le groupe
« Le public devient ton partenaire de jeu. Surtout ici, Sylvie est coincée en plein milieu du public, sans échappatoire. » Éveline Gélinas, comédienne
« Je  m’étais fait dire que les acteurs ne nous voient pas à cause des lumières. » Lucie M., cuisinère dans une vraie unité 9
« Malheureusement c’est faux ; on voit tout, on sent tout. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« En tout cas, il y a ici plein de matière à réflexions. » Éveline Gélinas, comédienne