Une production des Trois Tristes Tigres, du Théâtre PÀP et du Théâtre des Fonds de Tiroirs, en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts et le Théâtre de Poche de Bruxelles
Du 20 octobre au 8 novembre 2015 à Espace Go, du 19 au 22 novembre 2015 au Théâtre français du CNA (Ottawa) et du 19 au 23 avril 2016 au Théâtre de Poche (Bruxelles)
Ils sont cinq, ils se succèdent, se détestent, s’aiment, se trahissent, sont du même sang. Ils sont parfois père et fils, parfois ennemis jurés, souvent tout ça en même temps. Ils proviennent du fond des âges et pourtant sont d’aujourd’hui. Ils passent leur vie à attendre d’être au sommet et sitôt la montagne gravie, leur chute s’amorce. Autour d’eux, leurs alliés, leurs conspirateurs, leur cour, le champ de bataille. Au-dessus d’eux, les femmes, à la fois souveraines et victimes, prises malgré elles dans les rets des grandes machinations, broyées par les mâchoires de l’Histoire en marche, se défendant corps et âmes pour ne pas sombrer dans la folie et l’ivresse du pouvoir. Sur les têtes de ces cinq hommes : l’éclat d’une couronne, souvent creuse. Car ils ne sont rois que parce que vous vous inclinez.
Soixante-seize ans après que le cinéaste Orson Welles a initié, puis abandonné son projet Five Kings, le Théâtre PÀP, le Théâtre des Fonds de Tiroirs et les Trois Tristes Tigres s’approprient le « cycle des rois » et proposent un spectacle-fleuve composé d’oeuvres fondatrices qu’on voit rarement assemblées, de Richard II à Richard III en passant par les Henry IV, V et VI.
Toi qui es né déjà avec toutes tes dents afin de déchiqueter le Monde, puisse ta rage t’embraser et te consumer au complet avant qu’elle ne se répande.
Olivier Kemeid trempe cette fois son arme dans l’encrier et transporte les rois moyenâgeux au coeur de notre histoire politique et sociale récente. De 1960 à 2015, les cinq dernières décennies forment le plateau de leurs règnes où se dressent la beauté des utopies et le terrifiant des ambitieux.
Frédéric Dubois, que l’on a vu se mesurer à Ducharme, à Ionesco et à Ronfard, signe la mise en scène en concentrant sa charge autour des rapports familiaux et en observant finement la coulisse des pouvoirs. Il avance dans cette forêt de sens avec justesse et pleine folie. Martin Labrecque, que l’on connaît pour ses éclairages éloquents sur plusieurs productions à Espace GO, signe quant à lui l’environnement scénique, tandis que Patrice Dubois en assure la direction artistique.
Un rendez-vous à échelle humaine dans le grand mécanisme des luttes fratricides et des joutes de pouvoir.
En reprise aux Francophonies en Limousin (Limoges) les 24 et 25 septembre 2016 et au Théâtre du Trident (Québec) du 12 septembre au 7 octobre 2017